Comité de Soutien à Fernando E. Caro

Whippy était le nom de mon chien quand j'étais enfant. C'était un batard mais c'était un beau chien.

Nous allions partout ensemble dans la campagne là ou se trouvait notre petit ranch. Nous étions inséparables. 

J'avais beaucoup de corvées à acomplir avant l'aube. Se lever tôt était un avantage : j'ai pu observer de magnifiques levers de soleil !

L'une de mes tâches étaient de ramasser les oeufs que les poules avaient pondu durant la nuit. Ils étaient destinés à notre petit-déjeuner.

Un matin, je m'étais réveillé plus tôt que d'habitude. Encore ensommeillé, j'étais sorti pour effectuer ma besogne : nourrir les animaux, traire la vache, ramasser les oeufs. Ce matin-là, j'avais oublié d'apporter avec moi le petit panier que j'utilisais pour y déposer les oeufs. Donc, plutôt que de retourner à la maison chercher le panier, j'avais relevé mon t-shirt et j'y avais placé les oeufs.

Lorsque j'atteignis la cour de la maison, j'ouvris la porte d'une main. A ma surprise, alors que j'avançais, Whippy décida de sauter sur mon dos et me renversa au sol. Evidemment, j'étais tombé sur les oeufs, les écrasant tous !

Sur le moment, je trouvai cela drôle. Mais ma mère qui se tenait là, avait tout vu. Au lieu de crier sur le chien, elle cria sur moi. Après tout, cela devait être notre petit-déjeuner. Finalement, il fallut manger du porridge.

Je suppose que dans la vie d'un petit garçon il y a beaucoup de moments de désespoir, de déceptions, de leçons durement apprises. Cet incident m'avait fait prendre conscience que ce n'était vraiment pas la faute de Whippy. C'était la mienne parce que j'avais oublié le panier à oeufs.

Dans mon coeur et mon âme je souris et ris encore. La réprimande que ma mère m'avait adressée me parut plus supportable. Les leçons les plus dures sont celles dont on se souvient le mieux !